01/08/2016

Les cascades de Kinsarvik

Vendredi 1er juillet, m'étant couché trop tôt la veille, je suis déjà réveillé à 2h, le moment de la "nuit" où on ne sait pas trop si le jour est plutôt en train de se coucher ou de se lever. Moi non plus je ne sais pas si je me rendors ou si je me lève...

Finalement je me rendors jusqu'à 9h, puis le temps de replier mes affaires et redescendre à pied dans la vallée, il est déjà midi. Le temps est pluvieux, je me mets à l'abri dans les vestiaires d'un complexe sportif où il y a des prises électriques et de l'eau chaude, j'en profite pour faire ma toilette avant de repartir pour quelques heures d'auto-stop. Je n'ai pas décidé où sera ma prochaine étape ; ça sera en direction du nord, là où les gens m'emmèneront, le but étant de s'approcher du Sognefjord, le plus profond et plus long fjord qui traverse presque la moitié du pays d'Ouest en Est sur plus de 200km.

Ce n'est pas évident de trouver un spot idéal pour arrêter les véhicules à la sortie de Tyssedal ; ils roulent assez vite, il n'y a pas de place, et ensuite il y a un long tunnel interdit aux piétons. Je longe la falaise pendant 3km à pied en prenant l'ancienne route, en espérant qu'à la sortie du tunnel, il y ait un espace pour auto-stoppeur.
Ouf, c'est bon il y a un espace suffisant pour faire du stop, par contre on me voit un peu au dernier moment car le tunnel se termine en virage. Malgré tout je n'attendrai que 5 minutes. Un Finlandais, qui vit en Norvège depuis 20 ans, me conduit jusqu'à un arrêt de bus 20km plus loin, puis une femme musulmane avec ses 2 bébés à l'arrière, me prend jusqu'à Lofthus où elle habite.

Lofthus.

Ensuite un couple de jeunes tchèques m'emmènent dans leur van bordélique jusqu'à Kinsarvik.

Kinsarvik.

Le beau temps est revenu. Dans mon guide je vois qu'il y a une balade sympa à faire le long d'un torrent avec plusieurs grosses chutes d'eau. Les premiers kilomètres sont très facile, c'est presque plat, le chemin dans la forêt est très agréable, le genre d'endroit où j'aimerais avoir ma roue électrique, d'autant plus que je commence à souffrir au niveau de l'articulation du genou droit. J'ai surtout mal lors des descentes en fait, ce qui me fait hésiter à monter trop haut. Mais comme je ne suis pas raisonnable, je continue.


Le torrent Kinso qui descend la vallée Husedalen.
La montée commence sérieusement à partir de la première chute d'eau, après laquelle je plante la tente juste au bord du torrent avec la vue sur la seconde cascade, encore plus impressionnante.


Mon campement entre la première et la deuxième cascade.

Je me demande d'où peut venir toute cette flotte ; il ne me semble pas y avoir beaucoup de dénivelé au dessus... Il n'est même pas 20h, je décide d'aller voir, sans mon sac je devrais moins souffrir. Arrivé au dessus de la chute d'eau, je me rends compte que c'est loin d'être terminé, il y a un plateau, puis une nouvelle chute, et encore, et encore...


La troisième chute d'eau.

Plus ça va, plus j'ai peur que la descente soit douloureuse pour ma tendinite. À 21h15 je décide de faire demi-tour, un peu frustré de ne pas être allé jusqu'au au sommet, mais la fin me paraît moins jolie, il n'y a plus de végétation et le chemin s'éloigne du torrent.


J'arrête mon ascension ici.

La descente est un calvaire, je ne trouve pas de position idéale pour me soulager, sur la pointe du pied, sur le talon, en pas chassé, en marche arrière, accroupi... rien n'y fait, j'ai mal. Finalement la meilleure solution est de penser à autre chose, en marchant tout doucement jambe tendue.

Je fais une petite pause à côté d'une boite aux lettres rouge, dans laquelle il y a un carnet où les randonneurs ont renseignés leurs noms, origines et dates de passage. Je me rajoute à la liste avant de reprendre la douloureuse descente.
Je finis par retrouver ma tente, et bizarrement j'ai mis autant de temps pour la descente que pour la montée. Il fait encore assez jour, je regrette quand même un peu de ne pas avoir été au bout.

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