06/08/2016

En route vers la région des Trolls

Mercredi 6 juillet, après la journée d'hier très ensoleillée, la plus belle depuis le premier jour à Stavanger, aujourd'hui les nuages sont de retour mais laissent place à quelques belles éclaircies et le vent est sec ; c'est agréable de pouvoir ranger ses affaires sans avoir la sensation d'embarquer 1kg d'humidité.

Il y a un bac pour traverser le fjord, qui fait l'aller-retour entre Solvorn et Urnes toutes les heures. Je vise celui de 11h, mais arriverai finalement tout juste à temps pour celui de midi ; j'ai encore trop glandé ce matin sans faire gaffe.


Vue sur Solvorn depuis le bac.

Arrivé à Urnes, nous sommes une vingtaine à grimper la colline pour visiter l'église. Enfin moi je resterai à l'extérieur car l'entrée est payante et à vrai dire je m'en fiche un peu. Je monte au dessus où la vue sur cette construction en bois du XIème siècle, surplombant le fjord,  est probablement bien plus jolie que l'intérieur de l'église elle-même.


L'église d'Urnes.

Je fais une pause déjeuner à base de pain de mie qui s'effrite et de fromage norvégien à la texture de pâte à modeler, tout en regardant les touristes piétiner les morts en prenant des photos dans leur enclos, dans lequel ils n'ont pas assez de recul pour cadrer l'église en entier... Bref une fois de plus les mouches à merde me divertissent.

Il est temps de poursuivre la route, j'ai une grande distance à parcourir cet après-midi. Mon objectif désormais étant d'atteindre Geiranger et son fjord, référencé dans le patrimoine de l'Unesco lui aussi, comme le Nærøyfjord traversé hier et cette église en face de moi.

Chemin pour éviter un tunnel. 
La première partie jusqu'à Skjolden est une route très peu fréquentée pendant 30km. Il est probable que j'attende vraiment longtemps qu'une voiture me prenne et je préfère marcher plutôt que de rester immobile à la sortie du village. Chaque kilomètre que je marche, il n'y a qu'une voiture qui me double sans s'arrêter. Au bout de deux bonnes heures et déjà presque 10km parcourus, je commence à me préparer psychologiquement à faire les 20 derniers également à pied. Ce n'est pas gênant, j'ai le temps, la route est assez agréable, et la météo aussi.

Quasiment à mi-chemin, alors que je pensais finir à pied, un couple de hippies finlandais m'invite à monter dans leur camion aménagé. Je n'avais même pas besoin de tendre le pouce, ils se seraient arrêtés pour me proposer de monter. Je suis leur deuxième auto-stoppeur, le premier aussi était français. Je reste un moment assis à l'arrière sur le lit au milieu du bazar ; on arrive enfin au bout du fjord et on attaque une longue ascension de la montagne.

Ils me déposent après quelques dizaines de kilomètres, au croisement où nos routes se séparent. Dix minutes après, alors que les finlandais sont toujours là, un homme dans une belle voiture ouvre la vitre et me dis que si je n'ai pas peur de son gros chien, je peux monter. Je n'allais pas refuser l'offre, d'autant plus qu'il me conduira jusqu'à Lom, 80km plus loin. Un long trajet avec des paysages très changeants : des sommets encore sous la neige, un glacier, des déserts de rochers, et une longue descente sinueuse vers la vallée plus verdoyante. Nous sommes dans la région du Jotunheim qui porte bien son nom ; tout paraît si grand. Nous passons d'ailleurs à proximité du plus haut sommet de Norvège.

Campement près de Lom.
En seulement 2 lifts, j'ai parcouru plus de 120km, me faisant ainsi rattraper le retard du début de journée. Il est déjà 20h, j'en reste là pour aujourd'hui. Je regarde un viking traverser le centre-ville en Segway, puis me dirige vers l'extérieur de la ville pour camper. Je trouve une grande plage de sable fin au bord d'un cours d'eau ; je ne sais pas si c'est un lac ou un fleuve très large, en tout cas cette fois ci, ce n'est pas le plat qui manque. J'insulte les mouettes pour qu'elles aillent piailler ailleurs ; je sais bien qu'il fait jour mais il est minuit bordel, y'en a qui veulent dormir !

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