07/08/2016

Première galère en auto-stop

Jeudi 7 juillet, je n'ai pas choisi l'endroit le plus calme pour passer la nuit ; en plus des mouettes, il y a une zone industrielle pas très loin, sans compter le vent qui souffle très fort sur cette plage, faisant vibrer la toile de tente. Petite nuit donc, à 8h je n'arrive plus à dormir et le soleil transforme la tente en sauna. Très belle journée en perspective, je découvre un beau ciel bleu en ouvrant la tente. J'ai l'eau, le soleil, le vent et toute la matinée devant moi, le moment tant attendu pour laver mes fringues.

Matinée lavage & séchage des vêtements.
Pendant que tout sèche étendu sur les arbustes, je fais ma toilette et range mon merdier.
Misère, je n'ai plus que 2 feuilles de PQ. Heureusement, je n'avais pas jeté mes journaux et prendrai donc beaucoup de plaisir en me torchant avec les articles sur l'euro 2016 en page centrale du Monde.
Il n'y a plus de vent, plus aucun nuage, il fait chaud, les vêtements sèchent très vite, je suis propre, je n'ai pratiquement plus mal nulle part... tout va bien. Il y a quelques montagnes autour de moi qui me donnent envie de grimper pour voir la vue de la haut, mais je préfère rester propre pour les 100km de stop qu'il me reste jusqu'à Geiranger, et aussi garder mes forces et laisser reposer mon genou qui est quasiment guéri.

Je fais un tour en ville, où il y a une boulangerie-pâtisserie à priori réputée dans la région, et une très belle église en bois datant de la même époque que celle d'Ornes.

Eglise de Lom.

À 15h, je me place à la sortie de la ville juste après un dos d'âne. Cinq minutes d'attente et un fermier me conduit une dizaine de kilomètres plus loin, jusqu'au croisement qui mène à Marlo où il a sa ferme. Mais ici, rien à faire, personne ne s'arrête pendant 2 heures ! Ils ont tort, je n'ai jamais été aussi propre depuis le début du voyage. Je ne comprends pas pourquoi d'un coup le stop ne marche plus alors que jusqu'ici ça a toujours été très efficace. Pourtant il y a de la circulation, je suis bien visible et il y a un grand espace pour que les gens s'arrêtent. Heureusement il fait très beau, même un peu trop chaud, et j'ai une table de pique-nique en bordure de route pour m'assoir.
Deux femmes passent en souriant sans s'arrêter, puis après réflexion rebroussent chemin pour venir me chercher quelques minutes après, et me proposent de m'avancer un tout petit peu jusqu'à Bismo, où il y aurait, selon elles, plus de passage. Je ne verrai aucune différence puisque c'est la même route, mais psychologiquement ça fait du bien d'avoir avancé un peu et de changer de point de vue.
Derrière moi, un monsieur range son garage et m'observe. Au bout d'une heure, je suis toujours là et il m'invite à venir manger quelques gâteaux avec du coca.

Je commence à perdre espoir sur cette route, il n'y que des touristes aux voitures remplies, des allemands et hollandais avec de gros camping-car, des 4x4 et grosses voitures aux vitres teintées... Bref que des gens qui ne s'arrêtent jamais. Je regarde les horaires du bus, il ne passe que toutes les 12 heures, la prochaine fois sera à 4h du matin. Je me mets alors à marcher sur le bord de cette grande route pas très agréable, sans même plus prendre la peine de tendre le pouce, car je n'y crois plus, et aussi pour éviter de me faire arracher le bras. Je me dis qu'il finira bien par se produire quelque chose d'inattendu. Il se passe toujours quelque chose.

Après 6 ou 7 kilomètres de marche, soudainement il me reprend l'envie de lever le pouce juste un coup à la prochaine voiture, pour voir. Bingo ! Quatre jeunes, dont un suédois qui s'appelle Hugo, s'efforcent de libérer le peu d'espace restant dans leur voiture. Et cerise sur le gâteau, ils vont à Geiranger !
Et hop, 75km d'un coup. Contre toute attente me voilà donc arrivé à destination à 22h.

Campement près du village de Geiranger.
Je pars à la recherche d'un petit plat à plus de 150 mètres des maisons, c'est pratiquement impossible dans un endroit pareil. Il y a quelques possibilités le long d'un chemin, mais j'arrive trop tard, c'est déjà occupé par des voitures et des tentes. Je monte alors le talus et tente le hors piste. Au final je me contenterai, d'un espace qui paraissait relativement plat, mais une fois la tente installé, pas du tout.

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