30/07/2016

Trolltunga

Jeudi 30 juin, contrairement à toutes les prévisions météo pessimistes dont m'avaient parlés les différents conducteurs la veille, il fait plutôt beau, il y a beaucoup de vent mais le soleil est bien là. Il me faut toujours un peu de temps pour me lancer dans ma journée, et de 8h à 9h, je regarde depuis le duvet du haut de ma butte le défilé de randonneurs déjà épuisés par cette première montée (la plus difficile du parcours). Après leur avoir laissé un peu d'avance, je me lance à leur poursuite et finis par tous les rattraper.

Le vent fait remonter l'eau de la cascade.

Quand j'arrive en haut il n'y a presque personne, il faut dire que j'avais fait le plus difficile la veille et que j'ai mis presque 2 fois moins de temps que la durée prévue. Il y a de violentes bourrasques de vent, et au début je n'ose pas trop monter sur le rocher. Mais je finis par y aller ; en fait il est plus large qu'on ne l'imagine et il n'y a aucun danger. Il faut tout de même rester prudent, une étudiante australienne s'est tuée l'été dernier.

Trolltunga !

Le Trolltunga vue de dessous.
Deux Québécois cherchent quelqu'un pour les prendre en photo ; je leur propose mon aide, puis vice versa.
Le vent est tellement glacial que les gens arrivent et repartent assez vite. Tout compte fait, il n'y a pas grand chose à voir ; le rocher est assez spectaculaire vu d'un angle bien précis mais sinon c'est un caillou parmi plein d'autres.


J'attaque la descente qui me paraît très longue, mais je suis déjà de retour à la tente à 16h.
J'hésite à remballer les affaires pour continuer ma route, mais j'ai déjà 20 km dans les pattes, et j'ai peur d'avoir du mal à trouver un autre emplacement dans la vallée du Sørfjord très encaissée. En plus je n'ai pas de but très précis pour la suite, je vais donc reposer mes pieds et lire mon guide pour essayer de prévoir plus ou moins un itinéraire.

29/07/2016

Première journée de stop

Mercredi 29 juin, j'ai assez beaucoup de temps dans la région de Stavanger, notamment autour du Lysefjord ; il est temps de prendre la direction du nord, mon prochain objectif est encore un rocher.

J'ai un peu la flemme de faire du stop, je me sens pas très propre, j'ai encore les pieds mouillés, et pas très motivé à tenir des conversations en anglais. Je commence par marcher en direction d'Årdal, pour voir si un bus peut m'aider. Je marche assez longtemps avant de trouver le seul petit coin de la ville où il y a autre chose que des habitations. Je me ravitaille au supermarché, et m'apprête à prendre le bus que je vois passer sans s'arrêter... Je n'ai pas bien compris où était sensé être son arrêt. Le suivant est dans plus de 3h, alors plutôt que de ne rien faire je tente quand même de lever le pouce au bord de la route, sans conviction.
Deux camions et deux voitures passent, et le cinquième véhicule s'arrête. Un couple de retraité dans un petit fourgon m'amènent jusqu'à Hjemelandvågen où je dois traverser en ferry pour rejoindre Nesvik.
Toujours aussi peu motivé pour faire du stop, malgré la belle réussite de la première tentative, je sors sans me presser du ferry. Toutes les voitures s'en vont, sauf une dame qui ouvre sa fenêtre et me dit de monter, sans que je ne demande rien. Elle me conduit pendant 30 minutes dans sa région natale qu'elle est fière de me faire visiter, puis me laisse à Erfjord où elle va fêter l'anniversaire de sa mère de 96 ans.
Cette fois je suis un peu plus motivé à tendre le pouce, et puis je n'ai pas le choix, il n'y a rien ici, à part une belle vue sur le fjord.


Il faudra une demi-heure cette fois avant que quelqu'un s'arrête, un homme qui me parle anglais avec un accent espagnol, du coup je comprends très bien. Mais il ne me laissera pas très loin, seulement au prochain croisement où il me promet qu'il y aura plus de passage. Je n'ai pas trop eu le temps de le constater car je suis rapidement pris par un homme qui me conduira jusqu'à Sand. Il me laisse à un point stratégique pour mon prochain lift, où il y a déjà 2 tchèques qui attendent depuis 2h que quelqu'un s'arrête. A trois ça va être encore plus difficile, alors je décide de marcher un peu plus loin, et immédiatement un hollandais s'arrête. Sa voiture est dégueulasse, je m'y sens bien mais je ne comprends pas tout ce qu'il me raconte. On passe à Nesflaten où il est fier de me montrer sa maison avec vue sur le lac, puis il insiste pour faire un détour jusqu'à Røldal car il pense qu'ici je ne trouverai personne pour me prendre vu le peu de trafic. J'aurai donc parcouru environ 70 km avec lui, et il me dépose sur la route principale qui relie Oslo à Haugesund. 

Attente d'un lift avec vue sur le lac de Røldal.

Ici j'attendrai plus d'une demie-heure, pourtant il y a du passage. Un jeune base-jumper me fait monter dans sa caravane dans laquelle il vit avec son chien pour aller de jump en jump à travers le pays. Il est très sympa, je comprends assez bien son anglais, et son itinéraire passe par le point de départ de ma prochaine rando.

Campement à 10km du Trolltunga.
Je suis donc arrivé en moins de 6h à parcourir plus de 150km avec seulement 6 lifts. Le point de départ de la rando est à 6km au dessus de Tyssedal où m'a laissé le camping-car. Il y a une navette à priori, mais j'ai le courage de le faire à pied. A 21h je remplis ma gourde au parking et attaque la montée jusqu'au premier plateau où j'installe mon campement.
Il me restera 10km à faire demain jusqu'au fameux Trolltunga.

28/07/2016

Dernier jour au Lysefjord

Mardi 28 juin, à 8h je sens la chaleur des rayons de soleil taper sur la toile de tente. Je bondis hors du sac de couchage et me précipite sur l'occasion tant attendu pour mettre tout à sécher sur les rochers et les branches. Le ferry pour traverser le fjord n'arrive que dans 4h, tout aura le temps de sécher à peu près sauf les chaussures.

Mon campement au dessus de Flørli.


Un escalier de 4444 marches.
Vers midi je passe à l'ombre des arbres et il commence à pleuvoir, je range tout et me dirige vers le quai. En attendant le ferry je monte les 115 premières marches du plus long escalier du monde. Il y a 4444 marches pour atteindre le sommet où je suis passé hier soir. Mais les gens que j'avais croisé m'avaient déconseillé de descendre par là car le bois est très glissant. De toutes façons, j'avais suivi le chemin et n'avais pas vu cette fameuse descente de la montagne par les escaliers. J'aurais quand même bien voulu vérifier qu'il y en a bien 4444...

Le ferry arrive, 2 randonneurs descendent et je suis le seul à monter, je me fais dévaliser le porte monnaie pour seulement traverser le fjord dans sa largeur. C'est le même tarif quel que soit le trajet en fait, et comme moi j'ai presque tout fait à pied, je trouve ça injuste que les touristes feignant payent moins cher pour faire le fjord dans toute sa longueur aller-retour.
A Songesand le ferry ne s'arrête que pour moi, et c'est reparti pour une randonnée à travers les montagnes vers le nord en direction d'Årdal, environ 25 km, avec un début très difficile, plus de 500 mètres de dénivelé d'un coup, puis un chemin très mal indiqué, voire totalement absent. Je tourne en rond, je cherche le chemin puis je laisse tomber, déçu d'avoir monté tout ça pour rien, je fais demi-tour pour prendre finalement la route car je n'ai pas envie de patauger dans les marécages sur des sentiers inexistant pendant 20 bornes. Et là je retrouve un semblant de balise rouge, alors je tente ma chance une dernière fois, et je finis par tomber sur un chemin de plus en plus satisfaisant. J'ai bien fait d'insister car c'est une très belle randonnée, que peu de gens doivent faire car le chemin est souvent assez peu visible. D'ailleurs je n'ai pas croisé une seule personne de la journée.


Sundmorkvatnet.

Mon campement près d'Årdal.
Je redescend dans la vallée et peu avant Årdal, je plante ma tente en haut d'un talus avant qu'il y ait trop d'habitations.
Je suis proche de la route 13, qui me permettra d'aller jusqu'à Odda.

27/07/2016

Kjeragbolten

Lundi 27 juin, il fait encore un temps pourri, mais tant pis, il faut que j'avance un peu. Le restaurant ouvre à 9h ; malgré le prix je vais prendre 2 sandwichs à emporter, car j'ai décidé de faire la grande randonnée qui va jusqu'à Flørli en passant par le Kjeragbolten, soit plus de 26km de marche.

Le Gjeragbolten
Malgré le temps pluvieux, il y a pas mal de monde sur le chemin. Le fameux rocher est assez mal indiqué ; en fait je crois qu'il manque le dernier panneau, car il y a un poteau sans pancarte à l'endroit où l'on doit descendre dans une brèche. Voyant des gens venir de là, je vais jeter un oeil, et suis surpris de voir que je suis déjà arrivé, en seulement deux heures. J'avais cru comprendre que c'était une randonnée de cinq heures... Il devait s'agir de l'aller-retour.

On peut se demander comment ce gros rocher est arrivé à se coincer entre ces deux parois. Je n'oserai pas tenter de monter dessus pour faire la photo habituelle ; c'est très humide et il y a du vent, ça serait dommage de mourir éclaté quelques centaines de mètres plus bas pour une simple photo pas très originale.

A cause de la pluie et du vent, je n'ai pas osé monter sur le rocher.

Je ne reste pas longtemps car il fait assez froid, il y a même encore de la neige. Je quitte le chemin à touristes, pour emprunter la piste noire où je ne croiserai qu'un groupe de 4 personnes en 22km. Le leader de ce groupe me demande d'où je viens ; je répond avec mon accent français, et il me parle alors de Chirac... En fait non, je finis par comprendre qu'il corrige ma prononciation, Kjerag se prononce en fait un truc dans le genre "Kcherak".

Vue sur le Lysefjord depuis le Gjeragbolten.
Plus j'avance, plus je suis trempé ; il ne pleut jamais très fort mais il n'y a jamais de soleil pour que ça sèche, et le vent est très humide. Je marche sans jamais m'arrêter pour ne pas me refroidir.

Je ne pensais pas faire toute la rando en une seule fois, mais j'arrive à Flørli autour de 21h, après 11h de marche en continue. Je m'installe en prenant garde de bien séparer les affaires encore sèches de celles qui sont mouillées, puis une fois dans mon bon duvet, je déguste enfin un sandwich au saumon de Norvège, bien mérité. Finalement le prix n'est pas si exagéré car il est vraiment super bon. J'aurai dû en prendre 5 et payer par carte.

26/07/2016

Une journée sans intérêt

Dimanche 26 juin, il pleut très légèrement, je suis déjà réveillé à 4h30. Je décide de faire la traversée du tunnel à pied, avec très peu de circulation à cette heure matinale. En 15 minutes j'arrive à l'autre bout et continue de suivre cette route qui monte très raide avec d'interminables lacets. 640 mètres de dénivelé plus haut, j'arrive au niveau du départ de la randonnée qui mène au Kjeragbolten. Ici il y a des toilettes et un restaurant ; je décide de planter ma tente 150m plus haut car il commence à pleuvoir sérieusement. Il est 7h et cette journée s'annonce mal, mais au moins je suis sur la ligne de départ, il n'y a plus qu'à espérer le retour du beau temps.


Les panneaux indiquent une randonnée qui me tente : une piste noire de 24km jusqu'à Flørli, un petit village sur le côté sud du Lysefjord, où je pourrai prendre le ferry pour le traverser dans sa largeur jusqu'à Songesand, et ainsi commencer ma route vers le nord.

En fin d'après-midi, après avoir dormi une bonne partie de la journée, je décide d'aller me ravitailler au restaurant qui commence à réapparaître à travers le brouillard. Un petit sandwich et une pinte de bière suffiront pour débourser pas loin de 20€. Au moins ça me permettra de sécher un peu, charger ma tablette et remplir ma gourde d'eau potable.

25/07/2016

La traversée du Lysefjord

Samedi 25 juin, à 7h30 je me lève, et j'essaye de revenir sur mes pas de l'avant-veille, mais en plein brouillard. C'est là que je comprends pourquoi il y a autant de cairns et de T rouge pour indiquer le chemin. J'arrive au niveau du "Pulpit Rock" et même avec un épais brouillard dès 9h30 il y a déjà une soixantaine de touristes.

Je n'attendrai pas que le brouillard se dissipe, car j'ai déjà profité du point de vue avant-hier, et les touristes arrivent de plus en plus nombreux. Je reprends donc la descente, en espérant trouver un chemin menant à Songesand.

Le brouillard a complètement disparu, le ciel est bleu, il fait même assez chaud. Je croise une quantité incroyable de gens. En fait ça ne s'arrête jamais, je suis constamment arrêté pour les laisser passer.

J'arrive à un croisement où une pancarte indique un chemin de 43km menant à Lysebotn, à l'autre bout du fjord. Absolument personne ne semble prendre cette direction, donc ça me plait bien, mais 43km ça fait beaucoup, j'espère que je pourrai prendre un ferry en cours de route.

Le sentier est assez bien indiqué mais toutefois difficile et très peu fréquenté. Pendant 6 heures de marche sur 15km, je n'aurai croisé que 6 randonneurs.





Vue en contre plongée sur le Gjerag.
J'arrive à Songesand, la seule escale du ferry sur le côté nord du fjord. Je suis obligé de courir un peu car le ferry arrive et il n'y en a que deux par jour. Je paye presque 30€ pour seulement une demi-heure de traversée, pendant laquelle je pourrai apercevoir un autre rocher faisant l'objet de ma prochaine balade : le Gjeragbolten.


Tout juste arrivé à Lysebotn, je débourse 20€ de plus pour une pizza et un jus de pomme face au fjord, en regardant les fous qui font du base-jump. Puis je repars sur la route en direction du chemin menant au fameux Gjeragbolten, à priori plus difficile d'accès que le Preikestolen.

Campement près de Lysebotn.
J'ai à peine marché 2km sur la route que je suis bloqué par un tunnel, je ne sais pas si j'ai le droit de traverser à pied, rien ne dit que c'est interdit mais ça ne me rassure pas. Soit je fais du stop, soit je redescend prendre la navette... Finalement, en allant pisser, je trouve juste derrière l'entrée du tunnel un petit coin pas désagréable. Je suis fatigué, c'est trop tentant de planter la tente ici. Allez, il est 21h, je me couche, je verrai demain.

24/07/2016

Hibernation

Photo prise la veille au coucher du soleil.
Vendredi 24 juin, à 6h je suis réveillé par le bruit de la pluie sur la toile de tente. Je jète un œil à l'extérieur, c'est très gris, ça ne donne pas envie de partir. Il fait une bonne température et la pluie me berce ; je me rendors jusqu'à 11h. Il pleut encore, je vais espérer une éclaircie dans la journée pour pouvoir repartir. Je ne suis pas bien équipé contre la pluie, mes chaussures de marche ne sont pas étanches, et je n'ai pas pris d'imperméable. Drôle d'idée quand on part en voyage dans une région où il pleut fréquemment... La seule chose qui peut me servir de poncho, c'est le gros sac plastique que m'avait donné Air France à l'enregistrement des bagages, pour ne pas que les lanières se coincent lors du transport.


Vers midi, je mange puis dors de nouveau jusqu'à 14h. Il ne pleut plus et j'envisage d'y aller... Mais la motivation ne durera pas longtemps, il y a de nouveau quelques gouttes et du vent. Je continue donc de me reposer au sec. Une journée de repos ne me fera pas de mal, je me sens un peu malade, et j'ai des ampoules aux petits orteils. Marcher par ce temps sur des rochers glissants et sur de la mousse imbibée d'eau n'arrangerait pas les choses.

Le temps passe vite aujourd'hui, j'ai encore dû dormir sans m'en rendre compte, il est déjà 17h. La pluie a laissée place au vent et à un épais brouillard qui ne disparaîtra que le lendemain. Je bois ma bouteille de cidre en lisant les journaux qui étaient mis à disposition à l'aéroport, puis dors encore et encore jusqu'à minuit. 


J'ai dormi ici pendant une trentaine d'heures...

Ce fut donc une journée d'hibernation. Je croise les doigts pour que le beau temps revienne au lever du jour. Il ne faudrait pas que je reste en haut de cette montagne trop longtemps, non pas que je sois pressé car je n'ai pas d'objectif, mais surtout que je n'ai plus qu'un paquet de gâteau et une gourde à moitié vide.

23/07/2016

Preikestolen


Jeudi 23 juin, je suis réveillé par une étouffante chaleur dans ma tente ; pourtant il n'est que 7h, mais le soleil est déjà bien haut. Je me baigne pour me rafraîchir, et en profite pour me laver.
Je suis vraiment bien sur cette plage et je resterais bien là un jour de plus, mais si je m'attarde à chaque fois dans les endroits qui me plaisent, je risque de ne pas beaucoup avancer.

Je range les affaires, plie la tente, et repars vers la ville après avoir fait le tour du lac, qui était bien plus grand que ce que je pensais. Après 2 ou 3 heures de marche, je visite le vieux quartier de Stavanger, des maisons en bois, puis je traverse le quartier moderne, très commercial et peu intéressant, avant de me diriger vers le port.


Le vieux quartier de Stavanger.

Je décide de quitter la ville en direction du Lysefjord, où il y a de belles randonnées à faire. Mon premier objectif est d'atteindre le Preikestolen, un gros rocher rectangulaire qui surplombe le fjord de 600 mètres.

Vue sur un lac au départ de la randonnée.
La plupart des touristes font l'aller-retour de Stavanger dans la journée, en partant beaucoup plus tôt que moi. On approche de la fin de l'après-midi, et je suis presque le seul étranger dans le ferry en direction de Tau, parmi les norvégiens qui rentrent du travail. Ensuite il y a une navette entre le ferry et le départ de la randonnée ; nous ne sommes que deux dans ce grand bus, qui à cette heure ci est bien plus rentable dans le sens du retour.

Au départ de la randonnée, je remplis bien ma gourde, car je n'ai pas l'intention de me contenter de cette simple balade ultra-touristique. Le sentier est très bien indiqué, même trop ; il y a des panneaux environ tous les 200 mètres indiquant où on en est, des "T" en peinture rouge et des cairns visibles en nombre à chaque instant, un chemin souvent tellement aménagé qu'on pourrait marcher en tong, et un flot incessant de gens qui redescendent par centaines. Aucune chance de se perdre.


J'arrive en moins de 90 minutes, sans forcer, sur ce fameux Preikestolen, aussi appelé Pulpit Rock en anglais. En effet cette imposante falaise est impressionnante, et le point de vue offert au bord du vide vaut le détour, malgré le monde.
Ce ne sont pas moins de 200 000 visiteurs annuels qui se rendent ici ; et même sans aucune barrière de sécurité, il y a rarement des accidents mortels. Pourtant nombreux sont ceux qui se penchent au bord pour faire des photos... et j'avoue que ça m'angoisse un peu de les regarder.



Le Preikestolen vu du dessus.
Le sentier continue, beaucoup plus escarpé, menant à une vue encore plus spectaculaire sur la falaise, et sans la foule de gens qui semblent préférer s'agglutiner sur leur gros caillou comme des mouches à merde. Bon j'exagère, il n'y a plus tant de monde que ça en ce début de soirée. Mais vu la quantité de monde croisé sur le chemin, j'ai du mal à imaginer comment ils ont pu tous tenir là dessus.




Je continue de monter jusqu'au sommet, où il y a un beau point de vue à 360° sur les fjords de la région de Stavanger. Je cherche un endroit pour installer mon campement, mais ce n'est pas évident de planter des sardines sur un terrain constitué en grande partie de roche, et de mousse. Je finis par trouver un petit plat en herbe avec vue sur le coucher de soleil.




22/07/2016

Stavanger

Mercredi 22 juin, à peine installé dans le train, je m'endors et ne profiterai pas beaucoup des paysages du sud entre Oslo et Kristiansand. C'est dommage, mais impossible de luter, mes yeux se ferment tout seul. En arrivant dans la petite ville de Moi (prononcer Moye), tous les passagers sont transférés dans des bus pour cause de travaux sur la ligne de chemin de fer.


Interdit de camper deux jours.
Après 2h de sommeil supplémentaire dans le bus, j'arrive à Stavanger. Sans perdre de temps je marche vers l'extérieur de la ville pour planter ma tente et me libérer de mes affaires. Il y a une seule règle à respecter dans ce pays concernant le camping sauvage : planter la tente à plus de 150 mètres d'une habitation. Ce n'est pas si simple près d'une grande ville. J'avais repéré sur la vue satellite un grand lac à l'ouest. Je tente de prendre la bonne direction, à l'intuition, car le soleil ne m'aide pas beaucoup avec sa trajectoire inhabituelle. Après 5km de marche, complètement déshydraté, je finis par trouver le fameux lac où j'ai l'embarras du choix pour m'installer. Cependant, ici ils ont rajouté une règle : "Camping forbudt over 2 døgn".

Il y a plein d'espace avec un beau gazon fraîchement tondu, on dirait presque un camping ordinaire. Pas assez sauvage pour moi, je vais me cacher plus loin dans les marécages.

Camping au bord du grand lac "Stokka" à l'ouest de Stavanger.

J'ai l'impression que la journée a déjà durée une éternité, mais il reste encore 8 heures avant que le soleil ne se couche !

Malgré la distance qui me sépare du centre, j'y retourne, sans sac à dos cette fois, mais ça ne me paraît pas pour autant plus court, et je n'ai toujours pas bu depuis mon départ de Paris.

Je retire 1900 couronnes (200€) au distributeur de billet et vais acheter compulsivement plus de 3 litres de boissons. Ensuite je vais squatter la gare un bon moment pour utiliser une prise électrique et le WiFi, et je reprends doucement le chemin vers mon camping, après avoir visité un monument viking, le Sverd I Fjell, 3 épées en bronze de 10 mètres de haut, plantées sur un rocher à côté de la plage de Møllebukta.

Sverd I Fjell.


Bière norvégienne et cidre au frais.
Il ne fait toujours pas nuit, j'ai l'impression qu'il s'est écoulé trois jours depuis mon départ d'Oslo.

De retour sur ma petite plage, je bois une "øl" (bière) que j'avais mis au frais dans le lac, puis je me couche, car j'ai bien compris qu'il ne fallait pas attendre la nuit.

21/07/2016

Oslo

L'avion approche d'Oslo.
Mardi 21 juin, mon avion atterrit à l'aéroport d'Oslo-Gardermoen à 21h30. Le train que j'ai réservé pour aller à Stavanger partira quelques heures plus tard, en pleine nuit, depuis le centre ville. Il y a différents moyens pour s'y rendre depuis l'aéroport, situé à 50km au nord. Le plus économique est le train : 92 NOK (couronnes norvégiennes) soit quasiment 10 euros, c'est à dire à peu près autant que le RER entre Paris et Roissy. Sauf qu'ici personne ne fraude, le train est propre, ponctuel, il n'y a aucune dégradation ni graffiti, et il y a même la climatisation et le WiFi.



Le soleil se couche après 23h.

Arrivé à Oslo, je ne prends pas la peine de chercher un endroit pour dormir si peu de temps, je préfère marcher le long du fjord en attendant que la nuit arrive. Sauf que c'est le jour le plus long de l'année et la nuit ne semble pas vraiment pressée.
En pleine semaine, il y a du monde dans les rues, jusqu'à très tard.




Le port d'Oslo peu avant minuit.
Après avoir mangé un sandwich, alors qu'il commence seulement à faire sombre à 1h du matin, je m'allonge sur un grand transat en bois au bord de l'Oslofjord.
Je ferme les yeux une petite heure, et m'aperçois que le jour revient déjà ! Il faudra que je porte un masque de sommeil si je veux dormir ces trois prochaines semaines...



Dans le train entre Oslo et Stavanger.

En fait le train ne part pas du tout en pleine nuit, à 4h du matin il fait déjà bien jour !
Je vais à la gare et ne m'attarde pas plus longtemps dans la capitale que j'ai déjà visité l'année dernière. Me voilà parti pour 8 heures de train, en direction de la 4ème plus grosse ville de Norvège, Stavanger, à 500km d'Oslo sur la côte sud-ouest du pays.